L’ail est une plante herbacée dont le bulbe appelé « tête d’ail » est formé d’une quinzaine de caïeux appelés « gousses ». Son nom vient du latin « allium » lui-même issu d’un mot grec signifiant « jaillir de » en référence aux caïeux qui semblent jaillir du bulbe.

L'ail

La culture de l’ail est pratiquée dans les régions tempérées et subtropicales du monde entier et cela depuis les temps les plus anciens. En effet, on a retrouvé des gousses d’ail en argile datant de 3750 ans avant Jésus-Christ et il semble que toutes les civilisations aient apprécié ce condiment. Les Égyptiens qui construisaient les pyramides recevaient en effet leur ration d’ail – tout comme les soldats grecs et romains – afin d’augmenter leur force. De leur côté, les athlètes concourants aux Jeux olympiques se « dopaient » naturellement avec cette plante dont les propriétés de vasodilatation et de broncho-dilatation améliorent les performances sportives.

Par la suite, l’ail a acquis une réputation d’agent protecteur contre toutes les influences néfastes ou agressions dangereuses. Au Moyen Âge, au temps des grandes épidémies, les médecins fixaient ainsi sur leur visage un masque avec un long nez de cuir enduit d’un mélange d’ail et d’herbes aromatiques. Quant aux enfants, ils portaient autour du cou des tresses d’ail pour se protéger des sorcières. De là serait née la légende de l’ail « anti-vampire », grand classique des films d’épouvante. Ce pouvoir d’éloigner le mauvais oeil est reconnu à l’ail dans de nombreux pays comme la Grèce, l’Italie, la Sicile ou l’Inde où l’on trouve fréquemment des bouquets de tête d’ail attachés avec de la laine rouge.

Mais ces superstitions ne sont pas sans fondement. Au contraire, elles sont nées des vertus médicinales remarquables de l’ail. Car comme le dit le proverbe « Qui a de l’ail dans son jardin n’a pas besoin de médecin », ce condiment est un précieux allié de la santé. Tout d’abord, il renferme des antibiotiques naturels qui combattent les bactéries intestinales pathogènes et les vers intestinaux (c’est Louis Pasteur qui a découvert cette propriété de l’ail en 1858). Ensuite, l’ail, de par ses composants, renforce la combativité du système immunitaire et lutte efficacement contre les cancers du côlon, de l’estomac, du sein et de la peau.

L'ail

De plus, en fluidifiant le sang, il diminue la tension artérielle et réduit les risques cardiovasculaires. Mais c’est également un remède naturel contre la grippe et les troubles respiratoires en général, car grâce à l’iode et la silice qu’il contient, l’ail dilate les capillaires. Enfin, l’ail est connu comme répulsif contre les serpents et comme anti-poison. C’est pourquoi, en Chine et dans certains pays du Tiers Monde, la gousse d’ail est un véritable talisman contre le poison.

En raison de tous ces bienfaits, on recommande en phytothérapie la consommation d’une à deux gousses d’ail par jour pour un adulte. À cette dose on évite tous les effets néfastes comme ceux que pourraient ressentir les personnes qui souffrent d’un faible taux de sucre dans le sang, l’ail ayant aussi un pouvoir hypoglycémiant. Ainsi, de façon globale on peut considérer l’ail comme un gage de longue vie, surtout si l’on se fie à une étude concluant que la plupart des centenaires étaient des grands consommateurs d’ail.

Ce remède naturel est aussi très apprécié en cuisine et c’est l’ingrédient qui donne un fumet incomparable à de nombreux plats dans le monde entier. Il se consomme cru ou cuit, haché, pilé ou entier, pelé ou « en chemise », c’est à dire enrobé de sa fine peau. On en frotte le pain grillé ou on en pique la viande pour en parfumer la chair, traitement que l’on réserve au traditionnel agneau de Pâques. Il est utilisé dans les recettes dites de « terroir » du Midi et du Sud-Ouest de la France comme le cassoulet, l’aïoli (mayonnaise relevée d’ail), le pistou (sauce à base d’ail, d’huile d’olive, de pignons, de parmesan et de basilic), la tapenade, la brandade de morue, etc…

Cette plante bienfaisante est célébrée au cours de traditionnelles foires à l’ail à travers la France. Ainsi, à Arleux, dans le Nord on fête l’ail fumé chaque premier dimanche de septembre tandis qu’à Lautrec, dans le Tarn c’est le 1er vendredi d’août que l’on fête l’ail rose.