Le paprika est une plante dont on consomme le fruit mûr. On l’appelle aussi « piment doux ». Elle appartient à la famille des Solanacées comme les autres variétés de piments, les poivrons, les tomates, les aubergines et les pommes de terre.
Toutes ces espèces contiennent une substance toxique – la solanine – dont sont exempts les tubercules des pommes de terre comme les fruits des piments, poivrons, tomates et aubergines. Le fruit du paprika est encore appelé « piment doux », parce que son principe piquant est peu important. Ce sont les graines de la plante qui sont le plus chargées en principes piquants, c’est pourquoi on obtient des variétés différentes de paprika selon que l’on utilise les fruits seuls ou le fruit, la tige et les graines. Dans ce dernier cas, on obtient un paprika dit « royal ».
Lorsqu’on utilise uniquement le fruit, on le récolte à maturité et on le broie une fois sec. On obtient alors une poudre d’une très belle couleur rouge qui attire les regards sur les marchés du Moyen-Orient.
Originaire d’Amérique du Sud, le paprika se dissémina en Asie et en Afrique et les espèces les plus douces de ce piment trouvèrent une terre d’élection en Espagne, qui reste aujourd’hui le premier pays consommateur de paprika. Alors qu’à l’occasion du blocus continental décrété par Napoléon Bonaparte, la Hongrie développa sur son sol la culture du paprika considéré comme le « poivre du pauvre ». C’est pourquoi, de nos jours, le paprika symbolise la cuisine de ce pays.
D’ailleurs, le paprika de Hongrie obtenu à partir des fruits seulement est reconnu comme étant le meilleur de tous. En effet, le goût suave et légèrement amer de cette épice souligne le Goulasch hongrois, ce plat à base de viande de boeuf qu’on laisse mijoter pendant plus de deux heures avec des légumes et des épices, dont le paprika et le Pörkölt, ragoût de veau au paprika.
Mais le paprika relève le goût de nombreux autres plats de l’Europe de l’Est et on l’apprécie également avec du fromage frais et du poisson ou mélangé à d’autres épices. Le paprika est encore la base de la cuisine espagnole qui n’est pas piquante. Il entre dans la composition de la sauce escabèche et dans celle de certaines charcuteries espagnoles typiques comme le chorizo.
En plus de ses propriétés gustatives, le paprika a des vertus thérapeutiques. Sa couleur rouge prouve sa teneur en caroténoïdes, provitamines A et c’est dans les cosses mures de paprika que la vitamine C a été isolée pour la première fois par un chimiste hongrois en 1937. Et en plus de cette vitamine C si précieuse, le paprika renferme aussi des vitamines B1 et B2.
D’ailleurs, en pharmacie, on l’utilise sous sa forme homéopathique et son appellation « Capsicum annuum » pour soigner les inflammations et sensations de brûlure au niveau de la gorge, du tube digestif ou des voies urinaires.