La noix est un fruit à coque produit par le noyer dont l’espèce la plus courante est le noyer commun ou Juglans regia. Elle apparait sur l’arbre enveloppée d’une enveloppe verte appelée « brou ». Quand le fruit est mûr, cette enveloppe devenue noire se déchire pour laisser tomber une coque mesurant quatre à cinq centimètres de long sur trois à quatre de large. Cette coque se sépare en deux et contient la noix proprement dite, graine oléagineuse composée de deux cerneaux dont les circonvolutions rappellent celles du cerveau humain.

La noix

Le cultivateur de noix appelé nuciculteur doit s’armer de patience, car un noyer âgé de six ans quand on le replante, ne donne des fruits que 14 ans plus tard. Mais c’est un arbre décoratif et très utile qui peut vivre jusqu’à 250 ans. En effet, il atteint des dimensions impressionnantes et son bois précieux est utilisé en ébénisterie et en menuiserie. Le brou, quant à lui, est exploité comme teinture, les coques comme combustibles ou comme agent antidérapant dans la fabrication des pneus. Enfin, le fruit lui-même est destiné à la consommation alimentaire.

Avant d’être domestiquée, la noix a été ramassée à l’état sauvage depuis la nuit des temps. Ce fruit est originaire d’une région qui s’étend du sud-est de l’Europe à la chaîne de l’Himalaya et dont le coeur pourrait être la Chine. Par le biais des échanges commerciaux, il s’est ensuite répandu en Europe et dans les régions tempérées de l’Amérique du Nord et du Sud et d’Australie. Pour les Grecs et les Romains, la noix était un fruit moins ordinaire que les châtaignes ou les glands de chêne. Ainsi, le terme  » noix  » qui est apparu dans la langue française en 1155 vient du latin  » nux « .

Aujourd’hui, les noyeraies se trouvent à des latitudes comprises entre le 40e et le 45e parallèle, mais, à l’état sauvage, le noyer ceinture toujours le globe entre les 10e et 50e parallèles de latitude Nord. Et si la Chine et les États-Unis occupent les deux premiers rangs de la production mondiale de noix, la France se situe au huitième rang avec deux grandes régions de culture du noyer, la région du sud-ouest avec le Périgord, le lot et la Dordogne et celle du Sud-Est avec les départements de l’Isère et de la Drôme. Certaines productions bénéficient d’un label comme l » AOC-noix de Grenoble ». D’ailleurs, labellisée en 1938, la noix de Grenoble fut le premier fruit Appelation d’Origine Contrôlée du monde. La noix du Périgord, quant à elle, bénéficie de ce statut depuis 2002.

La récolte des noix se fait de fin septembre à mi-octobre. On ramasse les noix tombées au pied du noyer et on gaule celles restées sur l’arbre. Ensuite on les fait sécher sur des claies pendant environ trois semaines. Puis, on peut les déguster en faisant attention de ne pas manger une noix au goût amer, signe qu’une oxydation a commencé.

La noix

Les utilisations de la noix en cuisine sont nombreuses et variées. Tel quel, on les consomme comme fruits secs s’aidant d’un casse-noix pour les monder, c’est-à-dire séparer cerneau et coquille. Grillés et salés, les cerneaux peuvent être servis en apéritif. Ils sont encore utilisés en cuisine pour décorer des salades notamment la classique salade d’endives et pommes. Mais ils entrent aussi dans la préparation des pains, muffins, tartes, sablés et autres gâteaux. On peut même réaliser une délicieuse confiture de noix en la mélangeant avec des prunes. Enfin, outre le vin de noix, on obtient encore par pression une huile de noix de qualité, mais qui ne se chauffe pas et qu’il faut conserver à l’abri de la lumière.

En plus de ses qualités gustatives, la noix présente un réel intérêt pour la santé par sa richesse en acides gras polyinsaturés. En effet, la présence d’oméga-3 dans ses lipides constitue un atout contre les maladies cardiovasculaires en diminuant le cholestérol sanguin. Ce fruit possède aussi une teneur très intéressante en antioxydants (qui permettent de lutter contre les dommages causés par les radicaux libres dans le corps) et en vitamines et minéraux dont le potassium, le magnésium, le phosphore, le fer, le calcium, le cuivre, le zinc, les vitamines B9, B6, E et A. De plus, la noix est une source de fibres et de ce fait prévient la constipation et diminue le risque de cancer du côlon. Enfin, 100g de noix apportent autant de protéines que 100g de poulet. Ce fruit énergétique est donc précieux.

Pourtant, malgré toutes ses qualités, la noix et le noyer sont l’objet de nombreuses superstitions populaires. Certaines sont cependant fondées comme celle déconseillant de dormir ou de se coucher sous un noyer sous peine d’attraper mal à la tête, à cause d’un composé toxique pour les autres plantes secrété par les racines de l’arbre. Mais, dans le langage courant, l’expression  » à la noix  » s’emploie pour décrire quelque chose de peu de qualité.

Ce sens péjoratif attribué à la noix se retrouve dans de nombreuses traditions populaires anciennes comme celle existante en Gascogne, qui voulait qu’à la fin du repas familial l’on présentât des noix au jeune homme venu faire sa demande en mariage pour lui faire comprendre que sa demande était rejetée.